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Constructions anarchiques à Kinshasa : des morts et les dégâts dévoilent la dangerosité des sites

06/03/2019

Kinshasa, capitale de la RDC, ne s’est pas aussi mal portée. Au lendemain de fortes tempêtes, les habitants de zones sinistrées n’ont que le même refrain. Nombreux sont ceux qui sous ces tempêtes, les femmes avec des enfants sur le dos, les pères avec des enfants sur les bras, transportant l’essentiel de leurs biens, ont du évacuer leurs demeures en catastrophe,  afin d’échapper à l’écroulement des pans entiers de murs, aux scènes apocalyptiques des enfants emportés par les eaux et des cadavres flottant sur les lits des rivières.  

Pour des observateurs, on ne peut condamner le climat, mais pointer du doigt les constructions anarchiques. Une fois de plus, toutes ces maisonnettes, ces taudis, ces habitations de fortune ne devraient pas être érigées dans des sites réputés dangereux, notamment le long des rivières, sur des versants de collines et sur des terrains érosifs ou  marécageux.

Pour les urbanistes, ces sites non adificandi ne devaient pas être occupés, en dépit de difficultés de logement, ni de la passivité des autorités urbaines. D’ailleurs, la plupart n’ont pas été lotis, ni aménagés pour accueillir des constructions. Ils ont été envahis par des personnes aux revenus modestes, acculées par des problèmes de logement et dont l’unique solution consistait à occuper anarchiquement ces espaces verts, à ériger des habitations de fortune pour abriter des familles entières dans des conditions de promiscuité inimaginable.

Aujourd’hui que ces zones sinistrées ont dévoilé leur dangerosité, le mal est fait, et les dégâts sont là. Rappelons qu’à certaines époques, Kinshasa a connu les mêmes problèmes des inondations. Au lendemain des pluies, l’heure était à la comptabilité macabre et celle des dégâts à Bandalungwa-Makelele, Ngiri-Ngiri, Kintambo-Makelele, Kimbangu, Yolo, Matete-Debonhomme, Ndjili, Kingabwa. Le gouvernement central représenté par les ministres de l’Intérieur, de l’Urbanisme et Habitat, des Travaux publics et Aménagement du Territoire, des Affaires foncières, ainsi que celui des Actions humanitaires, et le gouverneur de la ville de Kinshasa, ont visité les lieux sinistrés et partagé la douleur des compatriotes éprouvés. La décision d’évacuation des sites de Bandalungwa-Makelele, au niveau du site Cosbaki, une fois prise, les sinistrés recensés et enregistrés par rapport à leurs différents sites, avaient bénéficié des terrains à Mpasa I et II, dons du gouvernement, où ils pouvaient construire des habitations en dur.

Malheureusement, des années après ces sinistres, certains avaient réoccupé leurs anciens logis. Les autres ont préféré revendre leurs maisons. Pour ces derniers, les recettes ont permis d’ériger de nouvelles habitations aux sites de Mpasa I et II. Et comme le climat est têtu, l’histoire des sinistres s’est aujourd’hui répétée dans les zones non adificandi réputées dangereuses, toujours avec des dégâts matériels importants et son lot des morts. Il est donc temps que l’autorité urbaine se ressaisisse pour faire respecter la loi dans son ressort territorial, sans tergiverser. Sans quoi, on ne cessera de décrier la passivité des dirigeants de la ville de Kinshasa qui l’ont démontré dans plusieurs secteurs, l’assainissement, la voirie urbaine, l’éducation, la santé et la criminalité.

Une certaine idée d’occuper les espaces verts pour prévenir la création des décharges publiques anarchiques et l’insécurité, est battue en brèche par des comportements peu orthodoxes des inciviques qui enfreignent les lois et narguent l’autorité. Car, on reconnait que de bonnes décisions sont souvent prises par les gouvernants, mais c’est le suivi et donc, au niveau de la mise en œuvre que des faiblesses et de graves lacunes sont enregistrées.

Il faut donc que la gestion des cas de derniers et futurs sinistres puisse répondre aux normes de bonne gouvernance, pour enfin tordre le cou aux rumeurs et autres légendes qui font croire que la ville de Kinshasa est envoûtée, selon un ancien gouverneur désemparé à Ngaba devant les tristement célèbres cratères de Libulu Manzengele ou sous la malédiction des chefs coutumiers Teke et Humbu.

 

 

Source : J.R.T. (Le Phare),via IMCongo.com