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PLUS DE CONSTRUCTIONS A MOINS DE 100 m DES COURS D’EAUX : Cité du fleuve, Utexafrica à l’épreuve du nouveau Code de l’eau

19/09/2016

Si jamais l’Etat appliquait le tout nouveau Code de l’eau, toutes les grandes agglomérations du pays, à commencer par Kinshasa, connaîtraient des casses en profondeur. La nouvelle loi promulguée en décembre 2015 interdit toute construction à moins de 100 m du lit des cours d’eau. 

Mais près de 10 mois après sa promulgation, le Code de l’eau n’est pas encore d’application, faute des mesures d’accompagnement, dit-on. En tout état de cause, à Kinshasa particulièrement, il n’est pas que des massues longeant les rivières Yolo, Kalamu, Mososo ou N’djili qui seraient en ligne de mire des pouvoirs publics. Se retrouveraient également dans le viseur de l’autorité de l’Etat, la Cité du fleuve, les concessions Utexafrica, Mimosas ou encore ces gratte-ciels qui sortent de terres à moins de 5 m du fleuve, non loin du Casier Judiciaire ou encore dans la concession de la firme G4, par exemple.

En clair, le Code de l’eau stipule que « les fonds riverains d’un cours d’eau ou d’un lac sont grevés, sur chaque rive, d’une servitude d’utilité publique d’une largeur de 100 mètres à partir des berges dites de servitude de libre accès, destinées à permettre la mobilité des engins de curage et d’entretien et à l’administration de l’eau d’installer des moyens de signalisation, de mesure et de relevé ». La loi poursuit que « le titulaire d’un droit réel immobilier ou toute personne ayant la jouissance d’un fonds grevé de servitudes est tenu de s’abstenir de tout acte pouvant nuire à l’objet pour lequel la servitude a été établie».

Un préavis de 12 mois, pas plus. 

L’on se souviendra que des études menées autant à l’Université de Kinshasa (par le prof Kabasele) que par la REGIDESO ont conclu au caractère non écologique des constructions érigées le long et dans le fleuve Congo. Autres griefs, des plantes et autres purifiants naturels de l’eau auront quasiment disparu pendant que les capacités productrices de la REGIDESO sont entraînées au rabais…risques accrus d’inondations. Comme pour mettre à l’abri de la brigade de démolitions de l’Hôtel de ville, les quartiers adjacents la rivière N’djili, dont Ndanu, l’Agence française de développement a repris au gouvernement le projet de l’érection d’une digue. L’Agence compte également canaliser la rivière Mososo, a-t-on appris. Le tout nouveau Code de l’eau n’y va pas par le dos…du Bulldozer : « tout propriétaire d’une construction, clôture ou plantation existant dans les zones grevées d’une servitude ou érigée en contradiction avec les interdictions et prescriptions relatives aux périmètres de protection, dispose d’un délai de douze mois, à dater de la publication des mesures d’application de la présente loi, pour la démolir…Lorsque la construction, la clôture ou la plantation est couverte par un titre immobilier légal, le délai prévu à l’alinéa précédent court à partir du paiement d’une juste et préalable indemnité au propriétaire ».

L’Hôtel de ville de Kinshasa dispose, on le sait, d’un plan d’aménagement de la capitale, quasiment 50 ans après celui initié par Mobutu en 1967. Pour le Gouv Kimbuta, toute construction à moins de 50m du lit de rivière sera rasée.

Kinshasa dispose de son Schéma d’orientation stratégique de l’agglomération kinoise « SOSAK », et d’un Plan particulier d’aménagement « PPA» de la zone-nord de cette ville. Selon des experts, il faudra mobiliser au bas mot 3 milliards de dollars à court terme l’an sur 10 ans pour la matérialisation desdits plans.

Pourtant, le budget de la capitale n’excède guère le demi-milliard de dollars. Et de l’avis des experts, le déplacement des Kinois se posera avec acuité dans moins de 10 ans, quand la capitale titillerait, selon les projections du PNUD, la barre névralgique des 15 millions d’habitants et comptera parmi les mégalopoles les plus peuplées du monde. «Kinshasa vivrait des bouchons cauchemardesques comme à Lagos», avertissent des experts.

Faire des rivières des routes urbaines. 

Selon les estimations de la Primature remontant à 2012 quand le Premier ministre, Matata Ponyo, brossait son plan quinquennal, quelque 4 millions des Kinois se déplacent au quotidien. Voilà pourtant, outre la relance du transport public routier – à l’époque, il s’agissait de relancer STUC et CITY-TRAIN, actuellement en cours de liquidation, et les bus leur destinés initialement ont servi à créer TRANSCO -, le gouvernement a pensé aussi à remettre sur les rails le CFI, Chemin de fer interurbain, et à créer le transport fluvial urbain. Hélas, à ce jour, le CFI n’est opérationnel que dans le pan Est de la capitale, de la Gare centrale aux abords de l’aéroport de N’djili en passant par Matete, Riflaert…Alors que le projet inhérent au transport fluvial s’est totalement noyé dans les tiroirs du ministère des Transports et des Voies de communication.

Le transport fluvial permettrait le rapprochement au centre-ville des nouvelles cités qui champignonnent dans la banlieue kinoise (Mimosas, N’sele, etc.,). Le gouvernement envisageait, apprend-on, d’associer les investisseurs privés. Il est vrai que la ville de Kinshasa est parsemée des cours d’eau comme les veines et artères dans un corps humain : N’sele, N’djili, Yolo, Mombele, Kalamu, Gombe, Makelele, Bitshakutshaku…Mais les rivières navigables et dont l’exploitation peut être rentable se comptent du bout du doigt. A ce jour, le transport fluvial se déroule, d’ailleurs, de manière cahin-caha, sur la seule N’djili, au niveau de quartiers 8 et 9. Des pirogues assurent, en effet, le trafic entre N’djili et Matete, Kinsenso et Riflaert. La rivière de N’djili est alors appelée «Mayi ya nkelo».

Il reste pratiquement le fleuve où depuis des lustres le réseau de transport a été toujours été intense et dispose d’une grande flotte de barges et de pousseurs de tous types et dimensions. Mais ces unités flottantes relient plutôt la capitale à l’intérieur du pays qu’elles approvisionnent en produits manufacturiers, en dehors bien sûr, du trafic entre Kinshasa et Brazzaville, fort rentable, apprend-on. . La principale difficulté pour rendre opérationnel le transport fluvial urbain de masse consisterait, sans doute, à transformer certaines rivières émissaires du fleuve en estuaires et à dégager grand nombre des bateaux et barges qui ont sombré depuis belle lurette le long des quais de la capitale.

Cependant, tout le long du Pool Malebo, de Maluku à Kinsuka, s’alignent des débarcadères qui peuvent servir d’infrastructures pour le développement d’un transport fluvial urbain. Il s’agit notamment de l’ex-Baramoto, Mokonzi Ngbaka, CELZA, Liaki, Grand port, Sicotra, Pointe anglaise, Pointe la Combe…Baie de Ngaliema et naturellement Le beach, à la Gombe, qui est la principale gare fluviale de Kinshasa. L’on croit rêver, pourtant, il est possible de quitter Maluku et atteindre le centre-ville au bout de quelques minutes via des vedettes. Au lieu de s’enliser dans les embouteillages sur les routes de la capitale. Pourquoi pas faire le choix, pour joindre Ngaliema à partir de Kingabwa, entre prendre trois taxis ou une embarcation à l’ex-port de Baramoto jusqu’à Mimosas.

Le maximun.cd via imcongo.com