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LE MORCELLEMENT RÉPÉTÉ DES PARCELLES À KINSHASA CAUSE DE PLUSIEURS MALADIES

04/06/2016

Même si ces domaines appartiennent aux privés, les services de l’Etat ne devraient-ils pas en fixer les conditions d’une subdivision qui tienne compte de l’hygiène environnementale ? Très peu de parcelles à Kinshasa gardent encore leurs dimensions initiales. Bien au contraire. Une même parcelle est plusieurs fois morcelée et vendue à de différents acquéreurs. Parfois deux, trois ou même quatre. Dans l’argot kinois, on parle de la machette. Et, quand un Kinois dit : "cette parcelle a reçu un coup de machette ", c’est donc sans équivoque. Il veut simplement dire que la parcelle a été morcelée. Depuis quelques décennies, cette pratique est vécue comme un véritable phénomène de société dans la capitale. Surtout dans certaines anciennes communes de la ville, telles que Barumbu, Kinshasa, Lingwala où le morcellement des parcelles est le lot quotidien des bailleurs. Raison : être le plus proche possible du centre-ville. Quand le lucre sacrifie l’environnement !

DES TOILETTES MAL PLACEES
A partir du moment où la motivation première est d’acquérir un lopin de terre, de nombreux nouveaux bailleurs ne se préoccupent pas des aspects liés à l’environnement. Dans le pire des cas, certains manquent de l’espace pour construire les installations hygiéniques. Les plus chanceux se contentent de petits espaces ne dépassant pas souvent un mètre-carré. Parfois, les " toilettes " sont construites soit devant la porte d’entrée principale de la maison, soit juste à côté. Alors que les normes de construction exigent que les installations hygiéniques soient construites derrière la maison.

UNE PROSMICUITE QUI DERANGE
Une concession respire. En tout cas, la contradiction ne viendrait pas des experts de l’environnement. Alors, voyons. Dès lors qu’une parcelle censée accueillir dix personnes max, en reçoit plus d’une trentaine ; alors, il se pose là un sérieux problème d’hygiène. Premièrement, l’air n’y circule presque plus. Moralité, les occupants de ces petites parcelles préfèrent passer le gros de leur temps dehors, parce que l’air est plutôt chaud à l’intérieur. Aux yeux de certains analystes de la situation, cette réalité expliquerait le comportement des jeunes de certaines communes de la ville, comme Bandalungwa et Kalamu, réputées comme les plus bouillantes de la ville. Selon les mêmes analystes, si la plupart des jeunes gens de ces deux communes de Kinshasa restent dans la rue, parfois jusqu’au-delà de minuit, c’est faute d’espace nécessaire à l’intérieur de leurs parcelles. Il y a bien pire que cela.

SOURCE DES MALADIES
Si trois personnes peuvent acquérir des lopins de terre dans une même concession, tous n’ont pas cependant les mêmes moyens. C’est ainsi qu’on trouve parfois un petit immeuble d’un ou de deux étages, " planté " entre deux maisons ordinaires de familles, construites sans balcon. Parfois même des taudis. Et, lorsque les toilettes sont à découvert, l’intimité des occupants de ces maisons est du coup violée par les occupants de l’immeuble. Par ailleurs, les experts de la question soutiennent avec autorité que le morcellement répété des parcelles à Kinshasa est l’une des causes de plusieurs maladies. En plus du fait que cette pratique condamne les occupants de ces micros parcelles à vivre dans la promiscuité, elle explique également la présence des rats, parfois en supériorité numérique, qui font la ronde de toutes ces maisons. Les moustiques aussi. Toute la question est de savoir si l’émiettement des parcelles ne doit obéir à aucun préalable environnemental. Plus simplement, l’autorité compétente a-t-elle un avis contraire à émettre, lorsque le morcellement d’une parcelle pêche délibérément contre les normes urbanistiques ? Toute la question semble se trouver là.

Laurel KANKOLE
Forum des as via imcongo.com