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Kinshasa : Kabila pointe du doigt l'anarchie foncière

14/12/2015

Au terme de la réunion de crise qu’il a présidée le mercredi 09 décembre 2015 avec la participation du Premier ministre Matata ainsi que de plusieurs membres des exécutifs national et provincial, le Chef de l’Etat a envoyé un message fort aux Kinoises et Kinois : prise en charge efficace des sinistrés et chasse sans merci à l’anarchie foncière. Cette réaction présidentielle tombe bien à propos dans une mégapole de plus de 12 millions d’habitants où le banditisme urbanistique a atteint la limite du tolérable.

La majorité de Kinoises et Kinois conviendront avec nous que les dégâts humains et matériels enregistrés ces derniers jours dans la capitale à la suite des inondations sont imputables au lotissement anarchique des terrains et le non respect des normes en matière de construction. A Kinshasa, on construit sur des sites érosifs, dans des marécages, sur les lits des rivières, sur des collecteurs, sur les rails, en-dessous des lignes de transport du courant à haute tension, dans les concessions d’écoles, d’hôpitaux, de camps militaires, d’églises, de services météorologiques, des services de télécommunications, d’aéroports, de cimetières, etc.

Si les normes urbanistiques étaient respectées, des quartiers tels que Abattoir à Masina, Marais et Ndanu à Limete, Riflar et Anciens Combattants à Kisenso ; Mbanza-Lemba à Lemba, Kindele, Pumbu, Matadi Kibala, Kimbondo et Lutendele à Mont-Ngafula Nsanga-Mamba, Malueka, Brikin à Ngaliema ; Madiata et Ngafani à Selembao … pour ne prendre que cet échantillon.., n’auraient pas dû être habités par des humains.

Mais, il a pire. Il s’agit des libertés que prennent certains citoyens pour ériger leurs maisons sur des égouts et caniveaux, sur les rails, en-dessous des lignés électriques à haute tension, dans les sites de camps militaires, d’hôpitaux, d’écoles, d’aéroports, de ports, des services météorologiques et de télécommunications, des marchés publics, des cimetières … au vu et su des autorités municipales et urbaines.

Les Affaires foncières, Urbanisme et Habitat au banc des accusés

Ce qui choque le plus le commun de Kinois, c’est de constater que les administrations des Affaires foncières, de l’Urbanisme et Habitat délivrent des titres de propriété et des autorisations, de bâtir à des requérants candidats à l’occupation des sites non lotis, érosifs, insalubres, marécageux. S’il y a une réelle volonté de la plus haute autorité du pays de mettre fin à l’anarchie foncière et urbanistique à Kinshasa, elle devrait exiger des poursuites judiciaires contre les autorités nationales, urbaines et municipales qui délivrent, avec beaucoup de légèreté, des titres de propriété et des autorisations de bâtir aux anarchistes fonciers.

Si les prisons de Kinshasa pouvaient accueillir, à bref délai, des chefs coutumiers vendeurs anarchiques des terrains, des chefs de quartiers et des bourgmestres signataires des titres d’occupation parcellaire, des livrets de logeur et des fiches parcellaires, des conservateurs des titres immobiliers, des ministres signataires d’arrêtés portant lotissement des sites impropres à l’habitat … un brutal coup de freins pourrait être donné aux constructions anarchiques.

La chasse aux criminels de l’environnement devrait être aisée car ceux-ci laissent, d’une manière ou d’une autre, des traces sur les documents administratifs valant titres de propriété ou autorisations de bâtir. Le principe de la rétroactivité pourrait même être retenu .contre des fonctionnaires ou anciens ministres encore en vie, reconnus émetteurs de documents ayant permis à leurs concitoyens de s’installer dans des zones marécageuses ou érosives, sur des collecteurs, dans les concessions d’écoles, d’hôpitaux, de cimetières, de camps militaires et autres.

Vivement un nouveau plan d’urbanisation

Dans des Etats modernes, les infrastructures de base (routes, caniveaux, égouts, réseaux d’eau potable et d’électricité, marchés, terrains de jeux, écoles, hôpitaux, centres commerciaux, églises, foyers sociaux, parcs verts) précèdent l’établissement des humains sur des sites préalablement lotis. Mais à Kinshasa, les citoyens achètent des terrains et lès mettent en valeur dans l’anarchie la plus totale et en l’absence de la moindre infrastructure de base.

C’est quand des résidents d’un nouveau quartier ont tout occupé que les autorités compétentes se retrouvent devant le fait accompli : pas d’espace pour aménager le moindre caniveau, voie de passage des tuyaux de conduite d’eau potable et de câbles électriques, école, hôpital, un marché, etc. Il arrive souvent que des voisins ayant construit mur contre mu se retrouvent sans servitude de passage. Par conséquent, dès que les eaux de pluies s’invitent quelque part, elles n’ont d’autre alternative que d’inonder les habitations, faute de canalisation pour leur évacuation.

A Kinshasa, on a l’administration urbaine a souvent annoncé des projets de construction de logements sociaux. Mais, au finish, ces maisons prétendument destinées aux pauvres sont concentrées au centre de la ville et affichent des prix qui défient leur porte-monnaie. Entre- temps, la capitale continue de se construire en désordre, au point d’avoir déjà fait jonction avec la province du Kongo Central, avant de coller plus tard au Kwango.

Le Phare via imcongo.com