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Spoliation de l'espace vital à Kambove: le Chef Kyembe s'illustre dans la vente des terres de son groupement !

03/08/2015

Kampumpa Kibanda François est le chef des terres dans le groupement Kyembe, secteur de la Lufira, territoire de Kambove. Il habite à 50 km de Lubumbashi, sur la route Likasi. Son village s’appelle Shilayembo 2. C’est sur ces terres que l’on trouve aussi les villages Mwangulu 53 km et Sankumba 55 km. Ensemble, ces trois villages hébergent tout au moins cent familles et abritent, en même temps leurs différents champs. Il faut noter que Kampumpa vit sur ces terres depuis 1954 et ce, du vivant de ses parents. La dénomination de cette contrée s’est bien concrétisée, en 1963. Et, puis lors, les villages précités sont devenus l’une des composantes du groupement Kyembe. 

Tout récemment, le chef des terres Kampumpa avait reçu un certain Ilunga Benoît, qui lui dira que toutes ces terres lui appartenaient et qu’il fallait que Kampumpa et tous les paysans déguerpissent du lieu sans délai. Le chef de terres lui répondra qu’il n’était pas au courant de cette affaire et qu’il ne pouvait en aucun cas, abandonner sa population, ses terres et ses champs.

Ensuite, monsieur Ilunga lui relèvera qu’il était propriétaire de 6km2 sur cet espace et ce, depuis 1993. Et sans tarder, monsieur Ilunga benoît demandera aux personnes qui l’accompagnaient de s’occuper du chef des terres.

Tout d’un coup, Kampumpa se verra soulevé de terre pour être flanqué dans un véhicule, sans aucun ménagement. Monsieur Kampumpa sera amené au Parquet de grande instance de Lubumbashi, où il sera mis directement au cachot.

Pendant son séjour de quatre jours au cachot, le chef des terres Kampumpa Kilanda François était appelé à comparaitre devant l’avocat général, pour justifier sa présence sur des terres d’autrui. Pour se défendre, il avait été obligé de s’offrir les services des avocats.

C’est ainsi qu’il obtiendra la liberté provisoire, avec obligation de se présenter au Parquet tous les cinq jours. Malgré sa situation sociale peu reluisante, Kampumpa avait du payer 155.000FC pour être relaxé. En plus, il avait dépensé beaucoup d’argent pour assurer sa défense. Il faut signaler tout de même qu’en tant qu’habitant du district du haut Katanga, c’est en principe à Kipushi où Kampumpa devait comparaitre.

Alors, allez savoir pourquoi avait-il été acheminé au Parquet de Lubumbashi. En fin de compte, ce sont les instances judiciaires qui sont habilitées à éclairer l’opinion sur l’option qui avait été prise. Par ailleurs, on ne peut pas non plus, passer sous silence le fait que pendant que Kampumpa croupissait au cachot du Parquet, les travailleurs de monsieur Ilunga, qui s’étaient rendus sur place, seraient permis de pénétrer dans les champs de l’infortuné, où ils s’étaient servi du manioc, des cannes à sucre et des bananes. C’est ce genre de comportement que le commun de mortels appellerait destruction méchante.

Dans le premier temps, le nom du vendeur de ces terres avait été tu. Aujourd’hui, on sait que c’est le chef de groupement Kyembe, qui avait procédé à la vente de cette concession agricole à monsieur Ilunga Benoît et ce sans avoir parlé à ses frères et sœurs. Après investigations, il ressort que le chef Kyembe  a cédé 1km2 à Ilunga Benoît. Et cette portion des terres se localise exactement sur le champ du chef de terres Kampumpa. Et poussé par l’appât du gain, l’acheteur Ilunga est allé faire des documents pour 6km2. A l’heure qu’il est monsieur Ilunga a déjà placé deux bornes. Logiquement, il lui en reste encore deux à implanter. En outre, on apprend que le chef Kyembe n’en est pas à son premier coup. Cela fait déjà un bon bout de temps qu’il se livre à la vente ou à la spoliation des terres de son groupement. Et, à l’allure où vont les choses, le groupement Kyembe disparaitra pour ne laisser place qu’à des concessions privées. Et dans ce contexte, c’est Dieu seul qui sait ce que deviendra la population du groupement Kyembe. 

Entretemps, le chef Kyembe a même quitté son groupement, pour aller s’installer à Lubumbashi. Il est donc temps qu’il soit interpelé par les autorités territoriales et, pourquoi pas, par celles de la province afin qu’ils viennent donner sa version des faits. L’intervention des sénateurs, des députés nationaux et provinciaux élus de la circonscription électorale de Kambove, est tout à fait indiqué.

C’est ainsi qu’ils contribueront certainement à la protection des intérêts de leur base. Et, c’est dans ce genre de situation que les activistes des droits de l’homme devraient également élever la voix. 

Lubumbashi, 31/07/2015 (Quiproquo, via mediacongo.net)