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AFFAIRES FONCIÈRES : SAKOMBI VEUT RENDRE L'ETAT CRÉDIBLE

07/10/2019

Ces 5 dernières années, 4 ministres des Affaires foncières ont, soit été sacqués soit interdits d’engager l’Etat ou suspendus. 

L’Etat a, en effet, perdu toute crédibilité dans le domaine foncier. Mais avec le nouvel ordre politique, le phénomène tant décrié, parmi tant d’autres, de deux, trois certificats d’enregistrements dûment délivrés par l’Etat pour un même domaine foncier, ne sera plus qu’histoire.

Le tout nouveau ministre des Affaires foncières, Aimé Sakombi Molendo (UNC/CACH) en a fait le pari. Il négocie une collaboration avec l’Académie canadienne de Leadership et Développement du capital humain, CAN- LEAD, pour le renforcement des capacités des agents de l’administration des Affaires foncières.

Mais il va falloir plus que de la pédagogie dans le domaine foncier rd congolais, ainsi qu’on peut s’en faire un aperçu à la lumière des drames (et des flammes)fonciers à répétition à Bukavu, foi d’analyste.

Rattacher sinon rapprocher politiquement les Affaires foncières de l’institution Président de la République ne serait guère une option téméraire. Rendre gérables les conflits fonciers en RDC, ainsi que s’y est engagé Félix Antoine Tshisekedi n’irait pas sans des garanties politiques et judiciaires efficientes pour le ministre de tutelle.

Parce qu’on aura tout vu dans ce secteur : des sites maraîchers vendus aux galonnés de l’armée et des familles proches des décideurs majeurs de l’Etat ; des actes d’escroquerie qui ont même failli coûter à la RDC une crise diplomatique avec le Maroc ou le Nigeria. A l’instar de ce quidam qui a obtenu du parquet un « vrai faux » jugement arrachant au royaume chérifien la parcelle qui jouxte le Casier judiciaire à la Gombe. Les lieux ont été vendus à 4 personnes. Chacun des quatre a obtenu un vrai faux certificat d’enregistrement sur la même propriété. Il avait fallu une vigoureuse intervention « en haut lieu » pour que l’ambassade du Royaume Maroc, impliquée dans la saga s’impose in fine dans la concession.

L’opinion se rappellera également de la suspension suivie de l’éjection de Gustave Boloko, alors ministre des Affaires foncières, pour avoir avalisé et joué au commissionnaire dans la vente d’une autre concession acquise auparavant par l’ambassade de la République tchèque sur boulevard Tshatshi.

Plus près de nous, le prédécesseur d’Aimé Sakombi Molendo, l’avocat kikwitois Lumeya-Dhu-Maleghi, a été interdit de signer le moindre document au nom de l’Etat avant d’être purement et simplement viré du gouvernement.

Géomètres et conservateurs des titres immobiliers n‘ont même plus froid dans le dos lorsqu’ils saucissonnent un domaine militaire comme le Camp Kokolo à Kinshasa.

Actuellement vice-premier ministre et ministre du Budget, le député UNC – comme Sakombi Molendo – Baudouin Mayo Mambeke avait été placé voilà 5 ans jour pour jour, à la tête d’une commission d’enquête censée faire la lumière sur la vente d’un site maraîcher à Kingabwa (Est de Kinshasa). Mayo a conclu en dénonçant « les maffieux qui utilisent les moyens de l’État pour combattre l’État. Ici, on sait faire feu de tout bois : imitation des signatures, vrais faux ordonnance, décret, arrêté, testament… des sceaux datant à première vue du temps du Zaïre mais en réalité fraîchement fabriqués pour les besoins de la cause, de la sale besogne, de vrais faux titres de propriété ».

Par ailleurs, la numérisation du certificat d’enregistrement présentée par l’Etat comme un remède efficace contre des conflits fonciers a produit des effets pervers : le premier à faire certifier ses papiers se couvre de la légalité quand bien même il a tout faux.

Alors que l’opinion pousse à faire table rase de l’administration foncière, Sakombi Molendo a curieusement décidé de «donner une chance de s’amender » aux éventuels fonctionnaires véreux des Affaires foncières à travers une remise à niveau avec le soutien de l’Académie canadienne de Leadership et Développement du capital humain.

Wait and see….

 


Source : Le Maximum, via IMCongo.com