Les agents et cadres de l’Agence congolaise de presse (ACP) ont organisé, mercredi à Kinshasa, un sit-in devant le Palais de Justice, dans la commune de Gombe, pour protester contre la tentative de spoliation de leur concession abritant la direction générale dudit média public par un groupe des mafieux.
Le groupe dont un certain Jean Boaz Panzu serait le cerveau moteur, lequel se prétend propriétaire de la concession de l’ACP sur la base d’un faux certificat d’enregistrement datant de 2017, selon ses avocats. Pourtant, il est de notoriété publique que l’ACP a acheté ladite concession en 1973 auprès d’un sujet grec sur financement de la Présidence de la République sous le régime de feu le Président Mobutu.
Pour le président de la délégation syndicale de l’ACP, Séraphin Ntikala, ce dossier judiciaire est une histoire montée de toute pièce par un réseau des « charognards » qui veulent s’accaparer du bien de l’ACP acquis depuis 1973.
Il a, par la même occasion, lancé un appel au Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo dont la lutte contre les antivaleurs constitue une des priorités de son programme, pour s’impliquer personnellement et barrer la route à ces mafieux qui veulent spolier un bien de l’Etat.
«Nous avons, par ailleurs, été surpris d’apprendre que l’ACP était assignée en justice à la Cour d’Appel de Kinshasa-Gombe, à l’insu de la direction générale de l’ACP par un certain Boaz Panzu, détenant aussi un autre certificat d’enregistrement délivré en 2017 et qui habiterait sur l’avenue de l’Ecole no 2, dans la commune de Ngaliema », a dit le président de la délégation syndicale fortement indigné par cette tentative avérée de stellionat.
M. Ntikala a, dans ce même contexte, réaffirmé la détermination de tout le personnel de cet établissement public de ne pas céder un seul centimètre carré de la concession de l’ACP – Cathédrale de la presse congolaise.
Le personnel de l’ACP dit « non à la spoliation de sa concession »
Par ailleurs, les agents et cadres de l’ACP, armés des sifflets et portant rameaux et calicots sur lesquels on pouvait lire : « Non à la vente des biens de l’Etat, Non à la spoliation de la concession de l’ACP » située sur l’avenue Tabu Ley dans la commune de Gombe, par une bande des spoliateurs mafieux.
Interrogé par la presse, Placide Tabasenge, directeur chef de service de la Documentation et archives (Docar) à l’ACP « s’est dit indigné de voir l’Agence faire l’objet d’une tentative de vente de sa concession. Il est impossible d’envisager une telle éventualité au risque de le voir dégénérer à d’autres services de l’Etat, tel que la RTNC par les hommes sans morale, des inciviques… ».
Il a souhaité, eu égard à la gravité de la machination, voir les autorités compétentes à tous les niveaux des instances nationales s’impliquer dans ce dossier pour ne pas laisser l’ACP se battre seule face aux vautours. « Je n’arrive pas à m’imaginer un instant qu’un bien de l’Etat soit vendu sans aucune réaction des pouvoirs publics », a-t-il déclaré.
Le bâtiment abritant l’ACP avait été acheté, en 1973, par le défunt Président Mobutu et cédé à l’AZAP (Agence Zaïre Presse) au cours d’une cérémonie officielle en 1974 à l’époque où Raphaël Panu Panu-Bi-Banda était président délégué général. Quarante-six (46) ans après, il est inimaginable de se retrouver devant des « fantômes » prétendant avoir acheté la concession indument convoitée.
A cette allure, il n’est pas impossible de voir d’autres spoliateurs se déclarer « propriétaires » en prétendant avoir acheté des édifices publics tels que le Palais de la Nation, le Palais du peuple, l’Hôtel du gouvernement et tant d’autres, mais à quel prix ? .
Créée le 12 août 1960 par l’ancien premier Premier ministre, Patrice Emery Lumumba, en remplacement de l’Agence Belga, l’ACP s’occupe depuis lors d’informer et de former le public à travers son bulletin quotidien physique et électronique ainsi que son site web. Où étaient pendant tout ce temps (quarante-six ans) les prétendus « propriétaires » à qui la justice accorde aujourd’hui crédit suspect ? se demande-t-on.
Au regard d’innombrables loyaux services que l’Agence continue de rendre au jour le jour avec fidélité à la Nation et à considérer le grand nombre d’emplois qu’offre l’Agence à la population pour combattre le chômage et la pauvreté, le directeur Tabasenge en appelle à l’ensemble des instances nationales plus particulièrement, à l’implication du Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo dans ce dossier afin d’endiguer la énième tentative de spoliation d’un bien public de l’Etat.
Source : MCN, via IMCongo.com