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Kinshasa: le quartier Bibwa à la N'Sele, terre des conflits !

07/03/2017

Un des quartiers de la commune de la N’sele dans la partie Est de la ville de Kinshasa. Bibwa s’étend sur un très vaste espace. Depuis quelques années, ce quartier péri-urbain en perpétuel lotissement, fait l’objet de convoitise. Mais aussi de conflits récurrents.

Nous sommes dans le quartier Singa Inga aux environs de la ligne Haute tension. Les maisons sont parsemées. Il n’y a pas beaucoup d’habitants. La carence d’eau est manifeste.

Les femmes et les jeunes enfants doivent parcourir des centaines de mètres à pieds pour pouvoir trouver de l’eau. Il n’y a pas d’électricité non plus. Le transport est assuré par des motos. De la route principale, il faut débourser entre 1000 et 1500 francs pour la course.

La cité n’est pas urbanisée. Pas de caniveau. « L’avenir est difficile », déclare Joachim, un fonctionnaire habitant le coin. Les avenues sont en train d’être tracées. Selon la population, un député a réussi à convaincre la Snel pour l’électrification du quartier.

Toujours actifs, les habitants se débrouillent de multiples façons. Doudou, lui, vit des petits travaux. Lorsque quelqu’un achète une parcelle, il lui propose ses services : dessoucher, débroussailler, construire. En même temps, il assure la sécurité de la parcelle.

De bonne foi, on tombe sur une parcelle appartenant à autrui. Dans leur désir de servir les plus offrants, les chefs coutumiers se permettent de vendre un même terrain à deux, voire trois preneurs. D’orès et déjà, des conflits fonciers deviennent quasi permanents. Ce qui emmène M. Ruphin à qualifier Bibwa de terre de conflits.

Comme Bibwa couvre beaucoup d’espaces occupés par des enseignants, les chefs coutumiers vivent souvent à couteaux tirés avec ces derniers. Et pour cause, l’occupation illégale de leur concession par des tierces personnes. Selon Christophe, un enseignant qui a choisi de vivre dans le milieu, ils sont victimes de spoliation de leur terrain.

Un agent du bureau du quartier ayant requis l’anonymat, a déclaré que cette situation se présentant comme une bombe à retardement, le risque d’explosion est à craindre du jour au lendemain. Pour lui, le gouverneur de la ville se doit de prendre des mesures efficaces pour la préservation de la paix sociale. Christophe, quant à lui, a plutôt affirmé que le gouverneur de la ville a toujours défendu l’intangibilité des concessions des enseignants.

Dans cet environnement, la présence de vraies fausses fiches parcellaires e rajoute à la confusion. En effet, des gens n’ayant aucune qualité brillent dans ce commerce qui consiste à établir et à vendre ces faux documents. « Cela rend parfois difficile la résolution » de conflit , a indiqué l’agent du quartier.

Un autre problème est celui de hauts placés en conflit ouvert avec les petits. Ces derniers usent du trafic d’influence, de l’intimidation pour forcer la main aux agents du bureau du quartier pour avoir gain de cause.

Les pressions viennent aussi des chefs coutumiers qui revendent illégalement des terrains déjà acquis, en cherchant l’appui du quartier.

« Les procédures sont toujours les mêmes », déclarent les agents du bureau du quartier, dès que nous recevons une plainte, nous allons mener des enquêtes. « Au bureau, nous examinons les documents des parties en conflit. Nous faisons un effort pour être le plus objectif possible. Quand le verdict tombe, les deux parties doivent s’y soumettre ».

Il arrive aussi que le propriétaire absent pendant un long moment vienne trouver un édifice bâti sur son terrain. « Là, nous nous sentons obligés d’arrêter les travaux. Mais, il faut au préalable le dépôt d’une plainte en bonne et due forme de la partie lésée ».

Zephy Vula
Forum des As