Kinshasa, 20/11 (ACP).- Le Centre Carter, une organisation internationale œuvrant pour les droits humains, se dit préoccupé par des dégâts sur le plan sanitaire causés par des activités des sociétés minières « Chemical of Africa » (CHEMAF) et « Ruashi Mining » à l’endroit des communautés établies dans les environs de leurs usines dans des zones périphériques de la ville de Lubumbashi, au Katanga.
Dans son rapport d’octobre 2012, rendu public au cours d’une conférence de presse tenue la semaine dernière à Kinshasa, le Centre Carter indique que ces activités ont de graves impacts sur l’environnement des quartiers Tshiamilemba et Kabetsha, où les concentrations moyennes de manganèse, de cobalt, d’arsenic, de cadmium et de plomb sont très élevées dans les eaux de ruissellement de l’usine de Chemaf. .
La directrice du Bureau a.i. du Centre Carter, Diane Lamberg Lisykay qui a animé cette conférence axée sur « Les investissements miniers en RDC : Développement ou appauvrissement des communautés locales », a indiqué que des dizaines de milliers de personnes habitant dans les environs de ces usines sont affectées soit par des évictions de logements, soit par des expropriations de champs au mépris des principes nationaux et internationaux qui préconisent la consultation préalable des victimes l’exploration d’alternatives avantageuses et le versement d’indemnités équitables.
L’arrivée des investissements dans ces localités, a dit Mme Diane, paraissait une bonne nouvelle pour les communautés locales qui y voyaient une opportunité d’améliorer leur cadre de vie, malheureusement la situation sur le terrain ne reflète pas leurs attentes, regrettant que ces activités ont aggravé la pauvreté des membres des communautés concernées. L’équipe de recherche, a constaté que le gouvernement, quoique informé régulièrement des abus de deux compagnies, a pris très peu de mesures efficientes pour s’assurer que les activités desdites compagnies respectent les droits des communautés affectées, a affirmé le Centre Carter.
A ce sujet, le Centre Carter, recommande au Président de la République, de prendre une ordonnance organisant la jouissance des communautés locales sur les terres et leurs biens immobiliers.
Au gouvernement, de ratifier la convention 169 de l’OIT sur les droits des peuples autochtones au libre consentement préalable et éclairé. Concernant le secteur minier, l’ONG préconise des mesures de mise en œuvre pour ce secteur en publiant sur le site web du ministère des Mines ou de l’Environnement l’ensemble des documents environnementaux afin que les communautés affectées et les autorités locales puissent prendre connaissance des engagements des compagnies opérant dans leurs quartiers, tel que prévu par l’article 8 de la loi sur la protection de l’environnement. Quant à ces deux compagnies elle leur exige de désinfecter le sol et l’eau pollués par leurs activités dans les environs de Tshiamilemba et Kabetsha.ACP/MaH.-